Histoire des Salines Royales et de la ville de Dieuze
Dieuze est riche d’un passé prestigieux. Les salines ont joué un grand rôle dans l’histoire de Dieuze.
Le développement de la ville est sans aucun doute lié aux sources salées. Du VIIème au IXème siècle, la ville n’est encore qu’une habitation royale temporaire qu’on nomme DECIMA. L’exploitation des sources salées a dû attirer quelques populations, elle devient le chef-lieu du Salinensis-Pagus ou Pays du Saulnois. Au XIème siècle, la région fait partie du Saint-Empire romain germanique (Duché de Lorraine). L’empereur Henri II, qui règne sur le Saint Empire, fait don à l’église de Verdun de la ville et des salines. En 1215, les ducs de Lorraine font l’acquisition de Dieuze et des salines et, durant le XIIIème siècle, favorisent l’accroissement de la ville. C’est une période de renaissance de la vie urbaine, économique et de la démographie, entraînant des besoins nouveaux et une augmentation de la production de sel entre autre. À la mort de Stanislas Leczinski (dernier duc de Lorraine), Dieuze, en même temps que la Lorraine, est rattachée à la France. Suite aux réorganisations de l’administration durant le 1er Empire, Dieuze devient un chef-lieu de canton. Le XIXème siècle voit voit l’essor des salines et autres produits chimiques. La vente du sel de la « Saline Royale » s’étend dans toute la région Est et Sud-Est de la France, en Prusse et en Bavière Rhénane, en Suisse, au Luxembourg. Dieuze est une ville prospère, sa population est de 3895 habitants. Le chemin de fer s’implante aux alentours de 1860 sur Dieuze sous la dénomination des « chemins de fer des salines ». Deux lignes convergent vers la ville et accèdent à la saline. En 1862, la saline devient la propriété des « anciennes Salines domaniales de l’Est ». Lors de l’annexion par l’Allemagne de 1870 à 1918 (traité de Francfort) du département de la Moselle et de l’ancien département de la Meurthe, la germanisation de l’administration et de l’enseignement a vu le départ des forces vives, intellectuelles et techniques. En 1918, les territoires annexés retournent à la France et la population retrouve sa nationalité par réintégration. Le département reste sous l’influence de certaines lois dites « locales » et notamment dans les domaines religieux (concordat), assurances sociales, jours féries, etc. Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1944, Dieuze connaît à nouveau les misères de la guerre et de l’occupation allemande. 2000 de ses habitants sont expulsés dans le Sud-Ouest. La ville est sinistrée à 65%. Des quartiers entiers sont détruits. La période de reconstruction se poursuivra jusqu’en 1954.